Les Vagues - Virginia Woolf
J’étais impatient de découvrir l’adaptation sur scène du roman de Virginia Woolf que j’avais commencé de lire en anglais sans parvenir à aller au-delà du premier chapitre. J’aurais pourtant dû en faire une meilleure lecture (en français, bien entendu) avant de voir la pièce. Cela m’aurait permis de mieux comprendre les propos assez embrouillés du moins tels qu’ils apparaissent sur scène. Le texte mélange récit et poésie, sentiments et narration. Le jeu des comédiens ajoute sa part de mystère. La personnalité des personnages ne se dévoile qu’à moitié. Malgré cela on pénètre peu à peu dans l’univers névrosé et cotonneux de Virginia Woolf où chaque être, soumis aux suaves sensations du monde extérieur, veut échapper aux contingences absurdes de l’existence. Les 6 personnages sont présentés d’abord dans l’immaturité de leur jeunesse, interprétés par 6 jeunes comédiens, presque tous excellents, à l’exception d’un qui ponctue stupidement son jeu de gestes mimétiques, et c’est un bonheur de les voir délivrer un jeu délié et aérien à l’unisson de leur pensée légère et vaporeuse. Puis la deuxième partie de la pièce présente ces mêmes personnages dans leur maturité désillusionnée, interprétés cette fois par 6 comédiens séniors. Quelle déception de voir ceux-ci alourdis du poids de leur ego et empêtrés dans une déclamation pesante qui n’est pas en phase avec l’univers éthéré de l’auteur.