La pensée - Leonid Andreï
À la fin du match, c’est toujours la folie qui gagne ! Le docteur Kerjentsev a assassiné son meilleur ami. A-t-il simulé la folie pour échapper à la prison ou est-il réellement fou ? C’est à cette question que doivent répondre les experts du tribunal à qui le médecin livre sa version des faits et dévoile par la même occasion les mécanismes d’une pensée qui jongle entre vérité et mensonge.
Pendant les 120 minutes du spectacle, nous n’entendrons qu’une seule voix, celle d’Olivier Wermer, le comédien metteur en scène, qui a endossé la camisole du diabolique docteur. Sur une scène quasi nue — un plancher de caillebotis, un banc tout aussi métallique, quatre néons blafards accrochés au mur —, il distille son texte avec toute la précision et la froideur clinique qui convient au sujet. Pas besoin de grands moulinets ni de postures apprêtées pour poser ce texte intelligent et dense. Et même si les dernières tirades s’égarent un peu dans des considérations accessoires, on est tenu en haleine jusqu’au bout, accrochés à ces questions : peut-on simuler la folie ? Sa simulation peut-elle rendre fou ? Tout cela s’enchevêtre et devient inextricable et c’est doute dans cet effrayant labyrinthe que veut nous entrainer Leonid Andreï.