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Maitresses et concubines
janvier 2014
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La fièvre qui s’est emparée des médias jusqu’au-delà de l’hexagone, suite à la révélation de présumées galipettes présidentielles, est symptomatique d’une maladie bénigne dont souffre notre pays et qui se serait brusquement aggravée. Nous autres, républicains franchouillards, n’avons jamais dédaigné, autant dans les salons bourgeois qu’au bar du commerce, commenter les frasques de nos princes. Nous avons toujours aimé nous repaitre collectivement des derniers ragots au sujet d’une favorite délaissée, d’une supposée maitresse ou d’un cocufiage officiel. Mais cela n’était pas affaire d’État. Simple distraction. Cela n’empêchait pas de débattre sérieusement sur la façon dont nos édiles, entre deux idylles, conduisaient les affaires du pays. Et les médias savaient se retenir.

Hélas, tout cela est du passé. Il n’y a plus de débat politique. Toutes les voix autorisées sont du même avis et les journaux sérieux ne se vendent presque plus. Au parlement, il n’y a que chamailleries convenues, toujours sur les mêmes refrains : équilibrer les comptes, faire des économies, engager les réformes exigées. (Exigées par qui, au fait ?) Alors quand la vie publique est à ce point exsangue, reste la vie privée pour meubler les gazettes. Les présidents sont sommés d’exhiber leurs compagnes, baptisées première dame. Ça fait de belles photos dans Paris match. Qu’importe la dame pourvu qu’elle soit joliment habillée par Dior, Givenchi et consorts. Et la voilà grimpant sur les podiums au seul mérite d’être l’épouse, ou la quasi-épouse. Qu’importe l’humiliation de n’être qu’une moitié. Au diable le féminisme et ses slogans ringards. Il faut bien exister. Première dame, c’est un job envié. Mais l’autre moitié, le président, n’en est pas moins homme. Louis XIV avait bien maitresses et concubines, alors pourquoi pas moi s’est dit François enfourchant son scooteur. Amoureux d’une autre ! Ça arrive à tout âge. Alors patatras. Tout s’effondre. Première dame, seconde dame. Dame de pique, dame de cœur… Aux belles photos de gala succèdent les clichés de Closer. Gageons qu’après ça, le Président va gagner deux points dans les sondages. Nous raffolons de ce genre d’histoires. Tant pis si le pays va à vau-l’eau. Les turpitudes des Grands absolvent par avance les nôtres, plus modestes, et dans lesquelles nous nous embourbons parfois, heureusement sans paparazzis aux fesses.

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