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L’anti parisianisme promu par l’élite parisienne
C'est dans l'air -19 déc. 2013
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Le magasine d’actualité de France 5, « C’est dans l’air », réunit quotidiennement une petite coterie d’experts. Ces grands pourfendeurs d’idées non reçues, hérauts intraitables de la pensée unique, passent une heure ensemble à s’autocongratuler pour enfumer à qui mieux mieux le téléspectateur. Ils traitaient lundi dernier du fameux rapport sur la refondation de la politique d’intégration. La publication intempestive sur le site du Premier ministre de ce rapport a mis en émoi les médias et la classe politique qui, dans un bel unanimisme, ne cessent d’en pourfendre les auteurs. Dans cet éreintement pratiqué en meute, « C’est dans l’air », sur un ton plus feutré, ne voulait pas être en reste. Par le truchement d’une question de téléspectateurs judicieusement sélectionnée : « Il n’y a guère que des experts parisiens pour méconnaitre à ce point les valeurs de la France profonde » l’anathème allait pouvoir être porté à l’encontre des auteurs du scandaleux rapport.

En entendant Yves Calvi lire à haute voix le libellé de la question qui s’inscrivait en lettres accusatrices sur l’écran de mon téléviseur, je restai stupéfait. Comment une émission qui se prétend de si « haute tenue » pouvait-elle enfourcher le cheval de bataille du populisme le plus éculé : l’antiparisianisme. Il est vrai que lorsque les circonstances ne permettent pas de désigner le juif, le musulman, le Rom ou l’immigré, le parisien fait très bien l’affaire. Toujours est-il que l’idée suggérée par la question posée par Yves Calvi était que si ce rapport n’avait été instruit par des experts parisiens mais par de vrais experts français, c’est-à-dire provinciaux, les conclusions de ce rapport auraient été plus conformes aux aspirations (profondes) du pays (profond). Je ne sais pas si les propositions du rapport sont à ce point déraisonnables, je n’ai pas (encore) lu ses 272 pages (mais qui les a vraiment lues parmi ceux qui s’acharnent sur ses rapporteurs ?) Je me suis seulement intéressé à la l’identité de ces fameux experts parisiens qui connaissent si peu les valeurs de la France profonde. (Inutile de dire que je n’ai trouvé sur aucune carte l’endroit où se trouvait la France profonde). Les voici tels qu’ils sont présentés sur le site du Premier ministre :

 Chantal LAMARRE, directrice de Culture Commune – Scène nationale du Bassin Minier (Pas-de-Calais) ; Murielle MAFFESSOLI, directrice de l’Observatoire Régional de l’Intégration et de la Ville (Alsace) ; Ahmed Boubeker, professeur de sociologie à l’Université Paul Verlaine de Metz (Moselle) ; Olivier Noël, chercheur à l’ISCRA (Montpellier)

Chantal Talland, directrice de l’École de la Rénovation Urbaine (Aubervilliers) ; Chaynesse Khirouni, députée (Meurthe-et-Moselle) ; Fabrice Dhume, sociologue - chercheur à l’ISCRA (Montpellier) ; Khalid Hamdani, directeur de l’Institut Éthique et Diversité (Paris) ; Bénédicte Madelin, directrice de Profession banlieue (Saint-Denis) ; Dominique Gential, Mutuelle Sociale Agricole (Ardèche / Drôme / Loire).

Dans la liste des 10 experts soi-disant « parisiens ». Un seul exerce à Paris, 2 en Île-de-France et les 7 autres en provinces. Quant aux personnes auditionnées (liste trop longue pour être reproduite ici), elles sont majoritairement issues d’organismes opérant en région. Calvi et les 4 experts présents sur le plateau ne pouvaient ignorer que les rapporteurs du rapport ne sont nullement « parisiens ». Mais il était trop tentant de se joindre à la meute et de se faire une fois n’est pas coutume les chantres d’un populisme qu’ils ne cessent pourtant de pourfendre.